Les Conversations

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°56 avec Emmanuel Goût : Paris-Rome-Moscou, un axe orthodoxe et latin

Publiée le 05/01/2025

Il porte une veste marron sur un fond marron, je porte une veste verte sur un fond vert, nos places autour de la table furent mal choisies, mais notre rencontre fut idéale - moins que jamais une interview, plus que jamais une conversation. Emmanuel Goût est né dans le Nord, a enchainé les petits boulots, il fut aide-soignant, chauffeur, facteur, puis s’est découvert un cœur aventureux qui le mena en Italie, dans les filatures du Nord, puis dans le bureau de Berlusconi, qui l’envoie dans les pays de l’Est pour y développer l’audiovisuel privé, et le voilà s’installant à Moscou à la fin de l’ère Eltsine, au début de la reprise en mains par Poutine, deux géants dont il nous parle comme personne. Mais l’intrépide Français retourne en Italie pour diriger les studios Cinecittà, repart en Russie, Eldorado si propice aux entreprises, revient à Rome remplir une mission pour le compte du Vatican, se présente aux élections dans un village des Sabines, et passe de temps en temps me conter ses aventures, impossibles à retracer en quelques lignes. Leçon magistrale pour tout jeune français qui ose se prendre en mains et découvrir ce que l’on peut faire d’une vie avec un peu de courage, de liberté, de curiosité et de cœur. Leçon géopolitique aussi : que de connivences se découvrent, pour qui sait tourner le dos au matérialisme anglo-saxon qui engloutit l’Occident, entre le monde latin et le monde orthodoxe - les "deux poumons de l’Europe", disait Jean-Paul II. N’y a -t-il pas là une autre solidarité à défricher, fondée sur une conception non matérialiste de la vie, discrètement fervente, un autre espace ouvert aux Français du XXIème siècle ? Découvrons ensemble la vie exemplaire d’Emmanuel Goût !

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux - François Martin : Le grand rôle de la France dans le monde multipolaire

Publiée le 08/06/2025

Après 80 conversations environ, c’est la première fois que je tutoie mon invité. A cela une bonne raison : plus encore qu’un ami, François Martin est un indispensable complice, grâce auquel j’ai lancé Le Nouveau Conservateur, que nous développons depuis 2020, notamment grâce à ses chroniques de politique étrangère - remarquables et remarquées : depuis lors, il a publié deux livres majeurs "Ukraine, un Basculement du Monde" et "Le Temps des Fractures" (ed. JC Godefroy).  Il a saisi au vol les conséquences des guerres d’Ukraine et de Gaza, qui font basculer peu à peu un Occident de plus en plus divisé, y compris contre lui-même, à la périphérie d’un monde qui s’émancipe de ses tutelles et se développe à vive allure, dessinant devant nous un monde entièrement neuf, multipolaire, dangereux en lui-même mais dans lequel la primauté du commerce international  (dont il est un praticien et un spécialiste dans le domaine agro-alimentaire), et le primat de la guerre culturelle (et spirituelle) à l’échelle mondiale peut redonner à la France un rôle de premier plan - si du moins ses futures élites savent le penser et la comprendre. C’est dire la gravité de cette conversation : si nous divergeons sur plusieurs points (sur Trump, nous ne sommes certes pas d’accord !), nous esquissons ici un renouvellement complet de ce que, en nous inspirant de l’épopée gaulliste, pourrait être dans ce nouveau monde une grande politique de la France.